Entretien avec Valérie Horrenberger, gérante de la librairie L’eau vive, à Caen (https://librairieleauvive.com).
Vous êtes gérante de la libraire L’eau vive, à Caen, spécialisée dans l’ésotérisme et la spiritualité. Comment et pourquoi avoir fait appel au cabinet Axiales ?
Valérie Horrenberger : En 2014, à la faveur d’une mutation de mon mari en Normandie, j’ai décidé de reprendre la librairie L’eau vive, spécialisée dans l’ésotérisme et la spiritualité. Je travaillais jusqu’alors dans le livre, mais versant diffusion. Rétrospectivement, je me rends compte que c’était un pari osé, car je ne connaissais pas le métier, et cette librairie, fondée trente ans auparavant par ma belle-mère, était en déclin. J’étais loin d’imaginer le travail qui m’attendait ! Être libraire, ce n’est pas lire toute la journée et discuter avec ses clients. C’est être un chef d’entreprise aux prises avec des marges, des coûts, des stocks à gérer, du marketing, de l’animation, du management… Pendant des années, j’ai tenté de m’en sortir seule. Mais, faute d’une réelle organisation, j’ai fini par me trouver débordée par la somme des tâches qui m’incombaient. Entre-temps, j’avais engagé deux collaborateurs en CDI de 24 heures chacun et un contrat pro. Non pas dans la perspective de développer mon chiffre d’affaires mais pour me soutenir, car je n’étais plus en capacité de gérer la librairie. C’est l’agence Normandie Livres & Lecture qui m’a mise en relation avec Mathilde Rimaud, consultante d’Axiales, et qui a financé une partie de cet accompagnement. À l’époque, j’étais au bord de l’épuisement professionnel, sans plus aucun recul. J’avais besoin du regard extérieur d’un expert pour analyser les résultats de la librairie, évaluer son potentiel commercial, me donner les bons outils de gestion… Ou me dire de tout arrêter.
Comment s’est déroulé cet accompagnement ?
V.H. Après un certain nombre d’échanges et une fois son diagnostic posé, Mathilde m’a proposé un accompagnement étalé dans le temps – de janvier à septembre 2021 – afin de pouvoir suivre la mise en œuvre concrète des chantiers à entreprendre. Nous avons travaillé ensemble sur le bilan, la gestion du stock, le prévisionnel de l’année 2022, revu le process des retours, des commandes, réfléchi à l’identité, au positionnement et aux réaménagements possibles de la librairie, repensé l’organisation de l’équipe. Elle m’a aidée à mieux hiérarchiser les tâches et m’a aussi recadrée sur certaines croyances que j’avais. Comme celle qu’il est possible de s’en sortir malgré une masse salariale trop élevée… Au cours de ce suivi, l’occasion m’a aussi été donnée de participer à une formation sur le merchandising, proposée par Bretagne Livre & Lecture et animée par Axiales. Un volet non négligeable, car très complémentaire de cet accompagnement.
Que vous a apporté cette collaboration avec Axiales et où en êtes-vous aujourd’hui ?
V.H. Il n’est pas exagéré de dire qu’il y a eu un avant et un après Axiales ! Cette collaboration m’a d’abord permis de prendre le recul nécessaire pour retrouver du sens à mon activité. En arrivant dans cette librairie, je croyais pouvoir m’en sortir du simple fait que j’aimais les livres et qu’il me serait possible de changer à ma guise la spécialité d’une librairie qui avait déjà trois décennies d’existence. Erreur ! L’identité d’une librairie ne se modifie pas comme ça. Aujourd’hui, grâce à cet accompagnement global, qui s’est parfois apparenté à du coaching, j’apprends à apprécier ce que je vends, même si mes goûts personnels me portent vers d’autres domaines. Je me positionne avant tout comme une entrepreneuse. J’ai retravaillé l’implantation et le parcours client de la librairie, mais aussi le « document unique d’évaluation des risques ». Mathilde m’a réconciliée avec tous les outils de suivi de gestion, de pilotage, de statistiques qui permettent d’analyser la rentabilité de l’activité et de l’optimiser. D’un cercle vicieux, je suis passée à un cercle vertueux, et la santé financière de la librairie s’en ressent. Je n’étais pas suffisamment structurée, et Axiales m’a fait prendre conscience qu’avec des méthodes plus rigoureuses je pouvais envisager mon activité autrement. Tout n’est pas encore consolidé, mais des perspectives me sont désormais ouvertes !
Propos recueillies par Sophie Senart, le 15 mars 2022.